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  2. Compagnons de la Libération, qui êtes-vous ?

  3. L'ordre de la Libération est le deuxième ordre national après la Légion d'honneur institué le 16 novembre 1940 par le général De Gaulle alors chef de la France Libre, afin de récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se sont signalées dans l’œuvre de la libération de la France et de son empire. L'ordre de la Libération ne comporte qu'un seul titre, celui de Compagnon et qu'un seul insigne, la croix de la Libération. Il n'y a pas de hiérarchie parmi les titulaires de la croix de la Libération.

  4. Qui sont les Compagnons de la Libération ?

  5. Ce sont 1038 femmes et hommes, 18 unités combattantes et 5 communes (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'île de Sein) auxquels a été décernée la plus prestigieuse décoration française de la Seconde Guerre mondiale : la croix de la Libération.
  6. Les femmes Compagnons de la Libération ne sont que six. Pourquoi si peu ? Pour devenir compagnon, il faut dans la grande majorité des cas porter les armes, ce qui est rarissime pour les femmes à l'époque, notre société ne proposant que rarement des femmes pour des décorations, ces dernières étant encore mineures civiques et civiles (L'Ordonnance du 21 avril 1944 concède le droit de vote et d'éligibilité aux femmes).
  7. Ce qui caractérise les Compagnons, c'est leur engagement, Ce sont des « pionniers de la Résistance », 76 % d'entre eux entre en résistance dès 1940 et 91% s'engagent avant 1942. La devise de l'Ordre est « Patriam servando victoriam tulit » (En servant la Patrie, il a remporté la Victoire). Les paroles rituelles entendues par les récipiendaires de la Croix de la Libération lors de leur décoration sont les suivantes : « Nous vous reconnaissons comme notre Compagnon pour la Libération de la France dans l'honneur et par la victoire ».

  8. L'Ordre de la Libération est forclos le 23 janvier 1946 mais à titre exceptionnel en hommage aux éminents services rendus à la France Libre durant la guerre, le général De Gaulle décore Winston CHURCHILL de la croix de la Libération en novembre 1958 à Paris. Le 2 avril 1960 par décret, GEORGES VI décédé le 6 février 1952 est fait lui aussi, pour les mêmes faits, Compagnon de la Libération à titre posthume.

  9. Un peu plus de 700 Compagnons ont survécu au conflit, 270 sont nommés à titre posthume et 50 sont morts au combat ou en service commandé durant le conflit. Près de 10 % des Compagnons n'ont pas 20 ans au moment de la déclaration de guerre en septembre 1939. Parmi eux, certains ont fait le sacrifice de leur vie, notamment Henri FERTET, résistant d'un corps franc, fusillé à 16 ans ; David REGNIER, résistant, fusillé à 18 ans ; Mathurin HENRIO abattu par les Allemands à 14 ans. Cinq Compagnons reposent au Panthéon : Jean MOULIN, Félix EBOUE, René CASSIN, André MALRAUX et Pierre BROSSOLETTE.

  10. La Moselle à elle seule compte 10 compagnons dont une femme Marie PARMENTIER épouse HACKIN originaire de Rombas et André IMA qui a vécu toute sa vie à Moyeuvre-Grande où il est inhumé, Les 8 autres sont Pierre MESSMER ( Maire de Sarrebourg pendant 18 ans, ministre des Armées puis Premier ministre) , Edouard PRZYBYLSKI (Freyming-Merlebach), Paul MARSON (Boulay), Paul LEISTENSCHNEIDER (Thionville-Basse-Yutz), Henri KARCHER (né à ST DIE et inhumé à Sarrebourg), Jean-Marie HEYREND (Metz), Jean FEVRE (Metz), Lucien CAMBAS (St Quirin).
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  12. Marie HACKIN est née Marie-Alice PARMENTIER le 7 septembre 1905 à ROMBAS (alors annexé au Reichsland d'Alsace-Lorraine). Elle est la troisième d'une fratrie de 5 enfants. Ses parents, d'origine luxembourgeoise, sont Johan PARMENTIER, chef de triage à l'usine de Rombas et Maria WEILAND. La famille vit au n°8 de la rue de Versailles (Karlstrasse) et elle effectue sa scolarité à l'école de la Ville Basse puis au lycée des Forges, alors situé rue de l'usine (rue des Forges).
  13. En 1924 sa famille quitte Rombas pour Ars-sur-Moselle où son père tiendra un café. Vers l'âge de 20 ans, Marie part à Paris pour y suivre, en auditrice libre, les cours de l'école du Louvre. Elle y rencontre son mari Joseph HACKIN, comme elle d'origine luxembourgeoise, et directeur depuis 1923 du Musée Guimet. Ils

se marient en septembre 1928 à Ars-sur-Moselle. Dès lors, Marie HACKIN est étroitement et remarquablement associée aux recherches de son mari, aussi bien dans ses missions au Moyen-Orient que dans ses travaux scientifiques au musée Guimet. A ses côtés, elle va entreprendre d'importantes campagnes de fouilles archéologiques notamment en Afghanistan où elle s'illustrera par d'importantes découvertes comme le trésor de Bégram « 128 objets d'art enfouis au III° siècle ».

En octobre 1940 les époux HACKIN refusant l'armistice, embarquent à Bombay pour Londres où ils parviennent en octobre 1940. Marie HACKIN participe à la mise sur pied du Corps Féminin de la France Libre dans lequel elle sert comme sous-lieutenant avec les premières volontaires dès le 7 novembre 1940.

Le général De Gaulle ayant nommé Joseph HACKIN délégué de la France Libre en Inde, elle est désignée pour partir avec lui. Ils embarquent à Liverpool le 20 février 1941 sur le cargo vapeur « Jonathan Holt ». Le 24 février 1941, ce dernier est torpillé par un sous-marin allemand. Les époux HACKIN disparaissent en mer entre l'Écosse et les îles Féroé. Marie HACKIN est titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme. Elle est nommée à titre posthume Compagnon de la Libération par décret du 13 mai 1941.

 


André IMA est né allemand le 7 octobre 1913 à BOCHUM (Allemagne). Fils d'ouvrier, boucher-charcutier de formation, refusant la doctrine nazie, il contracte un engagement volontaire dans la Légion étrangère lors de la déclaration de guerre en septembre 1939. Il prend part à la campagne de Norvège avec le corps expéditionnaire du général BETHOUART en mai-juin 1940, De retour en France, l'ensemble du corps expéditionnaire est rapidement évacué de la Bretagne vers l'Angleterre le 17 juin 1940, devant l'avancée des troupes allemandes.

Il décide de s'engager dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940. Affecté au 1er Bataillon de la 13° Demi-brigade de Légion étrangère (13° DBLE), il prend part à toutes les campagnes (Dakar, Gabon, Keren, et de Massoua contre les Italiens de mars à mai 1941).

Rapatrié en Palestine, il prend part aux opérations de Syrie en juin 1941. Il est promu 1ère classe le mois suivant puis caporal en septembre. En octobre 1942 il combat à El Alamein (Egypte) puis se distingue en Tunisie. Il est promu sergent le 25 mai 1943. Il participe au débarquement d'Italie en avril 1944 où il est blessé le 17 juin. Il débarque en Provence avec la Légion en août 1944 et prend part à toutes les opérations menées par son unité jusqu'à la fin des hostilités, Le sergent-chef IMA est démobilisé en juillet 1945 et s'installe à Moyeuvre-Grande où il devient entrepreneur dans l'aggloméré et cafetier (Café de la mine).

André IMA est fait Compagnon de la Libération le 29 décembre 1944 et décède le 5 janvier 1969 à Moyeuvre-Grande où il est inhumé. Il est Chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 39/45 (2 citations), médaille coloniale avec agrafes « Erythrée - Libye », Croix du combattant 39/45 et Croix du combattant Volontaire de la Résistance.

Le 18 juin 2023, la municipalité de Moyeuvre a honoré sa mémoire au cours de la cérémonie anniversaire de l’Appel du général de Gaulle en fleurissant sa tombe. Ascomémo représentée par François Vogel et Rémi Fiani qui portait un drapeau était présente à la cérémonie. Une artère pourrait porter son nom d’ici 2026.


Sources : Wikipedia, Ordre de la libération, bulletin d'informations municipales de Rombas.

 

(A suivre, les huit autres biographies dans nos prochains bulletins)