Les pages d'histoire

du Trimestre

 

 

Les immatriculations des véhicules automobiles 1940-1945 en Moselle annexée, dans le contexte des découpages territoriaux rétablis par l’Allemagne

 

                                                                                                                                            retour

par Thierry Baudin – thbaudin@aol.com

 

2ème Partie – De l’Automne 1941 à la Libération

 

 Situation à l’automne 1941, ultimes aménagements

 

En septembre 1941,le dénombrement officiel des différents Zulassungsstellen reflétait la structure territoriale décrite ci-dessus. Comme c’était le cas dans tout le pays, chaque bureau d’immatriculation disposait d’une tranche bien identifiée de numéros, pris au sein de l’allocation 300 000 – 399 999[i]

1.    1.       Polizeipräsidium Metz :Wm 300000 – 329999 

2.       -Landkreis Metz :Wm 330000 – 339999 

3.       -Landkreis Diedehofen :Wm 340000 – 359999 

4.       -Landkreis Sankt Avold :Wm 360000 – 369999

5.       -Landkreis Saargemünd :Wm 370000 – 379999

6.       -Landkreis Sarreburg :Wm 380000 – 389999

7.       -Landkreis Salzburgen :Wm 390000 – 394999

-Polizeiamt Diedenhofen : Wm 322500 – 323999, Wm 325500 – 326999, Wm 328500 – 329899 (tirées de l’allocation initiale du PP Metz).

 

Ce certificat d'immatriculation (Kraftfahrzeugschein) a été délivré en juin 1944 à un habitant de Metz par le Polizeipräsidium de la ville, dont le cachet est présent, même si peu lisible. Le support est typique, un papier entoilé très brillant, vert jade ici et par exemple gris moyen pour les permis de conduire de l'époque. Sur le plan de nomenclature allemande, la dénomination actuelle de cette Franz Hellinger Straße n'a pas été retrouvée, ne figurant pas sur les listes de correspondance publiées au début de l'annexion... (coll. Ascomémo)

 

 

 

Sceau - Der Landrat Salzburgen - et Winkel sont présents sur cette plaque arrière dont le petit numéro dans la série - 153 - indique à peu près à coup sûr une automobile. (coll. part.)

 

À l'opposé, nombre de plaques de la Westmark retrouvées ne portent pas de Winkel, ni même de sceau, comme ces plaques du Landkreis Saarburg (coll. de l’auteur) et du Polizeiamt Diedenhofen (coll.Ascomémo). C'est le cas de la plupart des plaques conservées aujourd'hui, dès qu'elles proviennent d'un endroit ou d'un autre du Grand Reich à son extension maximale, à partir de 1941. 

 

La dernière modification d’importance intervint en avril 1943, quand la Stadt Saarbrücken absorba Forbach, et trois communes avoisinantes[i]. Le peu de véhicules à immatriculer dans ce nouveau Verwaltungsbezirk Forbach le futbien sûr au titre du Polizeipräsidium Saarbrücken,via un Zulassungsstelle spécial, réduit à la tranche Wm 368000 – 369499 prise au Landkreis Sankt Avold. Pour la Stadtkreis Saarbrücken, l’autre Zulassungstelle(n° 3401) continua de fonctionner en émettant des immatriculations séparées, avec le code Saar rétabli en 1935. 

 

 

 

Pas de sceau non plus sur la plaque de la moto d'oncle Gérard, une DKV RT 125 des années de guerre. Son frère avait acheté la même maisl'acachée jusqu'àla Libération… Le numéro 386188 ne doit pas faire accroire que plus de 6 000 véhicules ont été immatriculés sur Sarrebourg en quatre années de privation : des tranches étaient réservées pour chaque usage, d'abord les voitures, puis les utilitaires, ensuite les motos et peut-être les tracteurs pour finir.

(coll. de l’auteur)

Dans la campagne mosellane, une Citroën Traction Avant avec des phares noircis pour le blackout pour éviter d’être repéré par l’aviation et l’i

Dans la campagne mosellane, une Citroën Traction Avant avec des phares noircis pour le blackout pour éviter d’être repéré par l’aviation et l’immatriculation 300198 du Polzeipräsidium de Metz. Là aussi, on remarque un phare Notek sur l’aile gauche.

(coll. Ascomémo)

 

Ce "pov' paysan" de Rémering-lès-Puttelange n'est pas aussi modeste qu'il peut en avoir l'air… Si l'état de son camion est conforme à la pénurie ambiante, il a eu les moyens d'installer un phare de défense passive Notek – toujours monté à gauche –, un dispositif que l'on trouve d'habitude sur les véhicules militaires ou ceux des dignitaires nazis. (coll. Ascomémo)

 

Repassage sous immatriculation française

 

Après la Libération, les véhicules présents en Alsace-Moselle – ce qui en restait après les destructions et les réquisitions allemandes des derniers mois de guerre – furent réincorporés dans les séries françaises. Il semble que les procédures de réimmatriculation furentallégées, beaucoup de propriétaires ayant conservé les documents français, ce qui permit à leur véhicule de reprendre le numéro d’immatriculation d’avant 1940[1]. En tant que souvenirs tangibles de cette époque douloureuse, très peu de plaques subsistent aujourd’hui, que cela soit localement dans les familles ou les musées, ou chez les collectionneurs de plaques d’immatriculation.

 

 

 

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