Les
mobilisés sur tous les fronts.
Samedi 2 septembre1939 : "Tous les français
soumis aux obligations militaires doivent obéir aux prescriptions de son
fascicule de mobilisation".
Les conscrits de la classe 1939 à
Hagondange
Les mobilisés de la
vallée de l'Orne sont sur tous les fronts.
Les affiches appellent les
Français à rejoindre immédiatement les casernes." A Beuvange, raconte Gabriel
Steff, devant chaque porte, des petits groupes commentaient l'affreuse nouvelle.
Des pleurs sillonnaient les joues. Il fallait partir. Prendre le train à Rombas
à 12 h 02 ". On est loin de la liesse populaire de 1914.
L'esprit n'est plus à la revanche, mais
plutôt à la défense de la Nation.
Mais c'est sûr : " Hitler a signé son propre,
arrêt de mort ", titrait Le Messin.
A Moyeuvre-Grande sept cents jeunes sont
mobilisés. Ils rejoignent essentiellement les casernements de la Ligne Maginot à
Juppécourt, Micheville, Veckring.
Le vicaire Janiszewski de Moyeuvre est
lieutenant au 167e Régiment d'Infanterie de Forteresse dans le secteur de
Hombourg-Budange et le curé Lagrange de Hagondange aumônier au Hackenberg.
Jacques Laurent, administrateur de la Société Lorraine des Aciers de Rombas est
affecté au 3e Régiment d'Artillerie de Forteresse et envoyé à l'état-major du
secteur de Faulquemont. Avec cette Ligne Maginot, ils ne passeront pas
Le lieutenant Freppel
deHagondange, mobilisé dans la DCA Les frères Burger et M. Zitner
àla cité de Hagondange
durant l'hiver 1939-1940 Sur tous les
fronts En réalité, les mobilisés de la vallée sont sur tous les
fronts. Les plus anciens sont affectés au 6le Régiment Régional chargé du
service de police dans la vallée.
Le sénateur de la circonscription de
Moyeuvre, Guy de Wendel, est lieutenant-colonel, chef de camp du général Giraud,
commandant la 9e Armée française dans le nord de la France. "Je me suis retrouvé
également dans l'armée du Nord, raconte Gilbert Kauffmann de Moyeuvre-Grande.
Avec des chars, camions et canons car là pas ou très peu de fortifications. On a
fait la Drôle de Guerre dans la région de Valenciennes ".
Drôle de guerre ?
Une expression du journaliste Roland Dorgelès restée célèbre. Cette guerre
n'était pas drôle pour les combattants ! Et dès les premiers jours de la
mobilisation, raconte Lucien Lecomte, "ce ne fut à Moyeuvre qu'un flot
ininterrompu de véhicules, de camions, de voitures hippomobiles, même d'autobus
de la ville de Paris. C'étaient pour la plupart des camions réquisitionnés.
Nous, pouvions y lire : Pâtes Lustucru, Chocolat Cinroi, Caramels La Pie qui
chante ...etc ..."
Cette fois-ci, la mobilisation est la bonne.
Le lendemain 3 septembre, la France déclare la guerre à l'Allemagne
La Pologne est écrasée par
l'Allemagne et les Russes en quatre semaines.
Un gouvernement polonais
s'installe en France.
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Là, le
général Sikorski, chef de ce gouvernement en exil, décide de créer une nouvelle
armée polonaise. Elle naît de l'amalgame des Polonais en fuite suite à la
défaite de leur pays et des ouvriers polonais nombreux en France
Avril 1940 : un défilé des troupes
polonaises en Moselle
Des immigrés
engagés.
Après la première guerre mondiale, de
nombreux Polonais s'installent dans la vallée fuyant la misère ou la dictature
du régent Paul. Ils sont plus de 1600 et travaillent surtout dans les mines de
fer.
En décembre 1939, ils représentent 38% des mineurs de Moyeuvre. On compte
parmi eux 40% d'antifascistes rattachés essentiellement à la CGT. A Rombas et
Clouange, la Société des émigrés polonais réunit également une cinquantaine de
membres singulièrement hostiles au régime en place dans leur pays.
Certains se sont engagés dans
la lutte contre le fascisme. Dans la vallée, ils constituent l'essentiel des
recrutés des Brigades Internationales en Espagne. En 1939, une dizaine
d'entre-eux sont toujours internés par les Français aux camps de Saint-Cyprien
et Argelès dans les Pyrénées Orientales. Le conseiller général de Moyeuvre
intervient en leur faveur
Un engagé polonais, photographié à
Rosselange en 1939
Recrutement
Alors quand leur
pays est envahi par l'Allemagne, ils veulent se battre. Le 9 septembre 1939, un
accord est signé avec la France pour créer une division autonome sous
commandement polonais. 15 000 volontaires s'inscrivent dans les
Consulats.
Mais la Pologne est vaincue. Le
général Sikorski veut sa Brigade. Pour l'honneur. Pour sa légitimité. Le 29
septembre 1939, les hommes originaires de Pologne de 17 à 45 ans sont recensés
dans la vallée en vue de la constitution de cette Brigade.
En tout, 830
Polonais : 382 à Moyeuvre, 157 à Rombas, 99 à Amnéville, 88 à Clouange, 59 à
Vitry, 40 à Rosselange,... Ils sont convoqués à passer le conseil de révision
les 23 et 24 octobre dans les mairies ou écoles de la vallée.
Le 13 novembre 1939, la
Première Division Polonaise est formée officiellement en France. Elle est
composée à 80% de ces émigrés et de leurs fils. Elle va s'entraîner au camp de
Coetquidan.
Puis elle est affectée en Lorraine. En juin 1940, par sa défense
héroïque, elle permettra le repli des troupes françaises au-delà du Canal de la
Marne au Rhin dans la région de Lagarde
Un
Mondelangeois, première victime militaire de la Vallée
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Le 18 novembre 1939,
Louis Siebenborn trouve la mort à Cutting. Il est la première victime militaire
originaire de la Vallée.
En octobre 1939, le colonel Charles de
Gaulle et le président de la République Albert Lebrun, en inspection au 19èm BCC
à Gotzenbruck Né le 15 septembre 1914, Louis
Siebenborn demeure au 36, rue de Metz à Mondelange lorsque la mobilisation est
décrétée. Après son service militaire, il est réserviste au 507e Régiment de
Chars de Combat. Stationné à Metz, ce Régiment est commandé à partir d'octobre
1937 par le colonel Charles de Gaulle. Le 30 août 1939, Louis Siebenborn rejoint
au quartier Lizé à Metz le 20e BCC né de la dislocation du 507e
RCC. Mouvement vers l'Allemagne équipé de chars R35 armés d'un canon de 37 mm
et d'une mitrailleuse de 7,5 mm, le bataillon fait immédiatement mouvement
jusqu'à la forêt d'Amelecourt au nord de Château-Salins, puis à Zommange à 6
kilomètres de Dieuze. Du 5 au 8 septembre, il opère avec sa 1ère Compagnie
des reconnaissances entre Sarreguemines et Bitche.
Louis SIEBENBORN demeurait rue de Metz à
Mondelange En soutien de l'infanterie, le 20e BCC
de Louis Siebenborn entre le 9 septembre en Allemagne vers Bliesbruck jusqu’aux
villages d'Heiheim-Gersheim. Pas âme qui vive en face.Quelques coups de
canons allemands tout de même obligent la 1ère Compagnie de Louis Siebenborn à
intervenir pour dégager une unité vers le village d'Obersheim. Un char saute sur
une mine : un blessé. Le 16 septembre, après seulement une semaine, le repli
est ordonné. La 1ère Compagnie et l’Etat-major du 20e BCC s’installent à Cutting
dans la région de Saint-Avold.
Mort
électrocuté
lls y restent pendant deux mois opérant
quelques manœuvres. Puis il est prévu d'emmener le bataillon sur des porte-chars
en avant de la Ligne Maginot dans les villages évacués de Farebersvillers et
Achain. Les chars R 35 sont astiqués et révisés. Pendant ce travail de mise en
ordre, Louis Siebenbom s'électrocute le 18 novembre 1939. Il meurt sur le coup.
Il a 25 ans. C’est la première victime militaire originaire de la vallée de
l’Orne.
Tous les autres militaires tués tomberont dans les combats de mai-juin
1940. Un mort oublié qui n'est même pas cité dans l’Historique du 507e RCC. Il
est enterré au cimetière militaire de Dieuze
La tombe de M. Siebenborn à Dieuze en
1939
Cette chronique comprend encore
les titres ci-dessous : à découvrir dans
"Chroniques de la Deuxième guerre
Mondiale dans la vallée de l'Orne
Pour plus
d'informations contactez nous par email ou retrouvez-nous
à L'Espace Mémoire
|
Réquisition des usines et de leurs
ouvriers.
Maizières-lès-Metz et Moyeuvre.
Centres de recueil pour évacués
Les évacués de la région
embarquent en gare de Rombas
Espions dans la
vallée Quatre-vingt un Allemands habitant
la vallée sont internés.
Un camp de rassemblement pour
étrangers à Rombas
Amnéville : un camp de transit
pour 285 Allemands
Suspension des trois maires
communistes de la vallée.
Délégations spéciales à Hagondange
Mondelange et Amnéville
Un hagondangeois dans la
Warnd
Noël de guerre dans la Vallée
Passage de troupes à Amnéville
Cantonnement des troupes à
Moyeuvre et Rosselange
Un dépôt de munitions à
Richemont
Le
Sanglier de Saint-Hubert Journal du front
Hôpitaux et sapeurs-pompiers
réquisitionnés dans la Vallée
La
défense passive s’organise dans la vallée de l’Orne
Des abris pour protéger les
populations de la vallée
Carences
des protections des usines et des écoles
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