L'arrivée
de nouveaux réfugiés dans la Vallée
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L'offensive
allemande pousse à nouveau les populations civiles sur les routes. Les Centres
de recueil de Moyeuvre-Grande et de Gandrange sont mis en
alerte.
L'attaque allemande provoque
immédiatement la mobilisation du Centre de recueil de Moyeuvre-Grande qui attend
l'évacuation de la deuxième tranche de population située à l'arrière de la Ligne
Maginot. Dès le 10 mai, Les Ecos doivent fournir l'approvisionnement nécessaire.
La direction peut indiquer aux autorités préfectorales que " le Centre a de la
farine et de la paille et dispose d'une avance de 30 000 francs
".
Un plan établi avant-guerre
prévoit l'arrivée d'habitants de Thionville, Basse-Yutz et de huit communes de
l'arrondissement de Thionville. En tout, plus de 20 000 personnes, la moitié de
Thionville, sont attendues et doivent être logées dans les communes de
Vitry-sur-Orne, Clouange, Rosselange et Moyeuvre. Le 12 mai, à 10 h, le Centre
de Moyeuvre accueille cinquante réfugiés du nord du
département.
Les Allemands attaquent du côté
de Sierck-les-Bains. Paniqués, ils sont partis sans ordre, emmenant sur des
charrettes tout ce qu'ils pouvaient.
Les scènes de septembre 1939 se
renouvellent. A 17 h, toujours de leur propre initiative, Basse-Ham et Elzange
évacuent sur Moyeuvre-Grande. Par contre, les 19 et 20 mai, Thionville et
Basse-Yutz évitent Moyeuvre-Grande et vont directement à Metz où elles sont
logées dans différentes casernes. Le 19, six cents bovins laissés à Rombas par
les évacués sont dirigés sur Amanvillers et son abattoir
militaire.
Le 21 mai, le Centre de
Moyeuvre-Grande voit arriver deux mille cent quatre réfugiés, bien moins que les
prévisions élaborées. Les Mosellans quittent le plus rapidement possible par
leurs propres moyens le département situé en première ligne. Le 26, alors que
les Allemands cernent les troupes alliées du côté de Dunkerque, tous les évacués
réfugiés dans la Vallée partent vers le Centre de la France par la gare de
Rombas. Deux trains sont formés.
Le sous-préfet souligne que " le moral des
évacués est bon, même excellent. En effet, il n'y a eu aucune critique en ce qui
concerne l'hébergement et la nourriture... Un grand nombre de réfugiés a été
logé chez l'habitant ".
Par contre, la direction des usines de Rombas se plaint
de réfugiés d'Audun-le-Tiche. " L'usine de Rombas a reçu deux cent trente-et-une
personnes en provenance de la Société des terres rouges. Les chefs de famille
ont refusé de travailler et la Société de Rombas a dû assumer la charge complète
de nourriture et d'entretiens de ce personnel du 12 au 30 mai
".
C'est l'heure de l'arrivée d'une vague de nouveaux réfugiés en 1940. L'exode
pour d'autres
Réfugiés
luxembourgeois
Dés le 24 février 1940, un
Centre de recueil spécialisé dans l'accueil de Belges et Luxembourgeois est
envisagé avec direction à Gandrange et répartition dans les communes de
Gandrange, Richemont, Boussange, Amnéville et Rombas. Ce Centre reste sous
l'autorité militaire.
Le 15 mai, les premiers réfugiés de Luxembourg-Ville et de
la région d'Ellange, Erpeldange, Frisange, Dalheim arrivent dans ce Centre,
fuyant les Allemands qui sont entrés au Luxembourg cinq jours auparavant.
Le
22 mai, les réfugiés sont dirigés par train au départ de la gare
d'Amnéville-Gandrange vers la Côte d'Or et la Saône-et-Loire. Soixante-huit
Luxembourgeois hospitalisés sont encore embarqués en gare de Metz. " Le moral de
ces étrangers a été excellent ", note le sous-préfet. " Au départ du train,
unanimement les huit cent quarante-deux réfugiés luxembourgeois poussaient des
chaleureux Vive la France !, Vive la Lorraine !, Vive la commune de Gandrange
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