Chronique

de la

Guerre Eclair

 

Association pour la Conservation de la Mémoire

                                                                         de la Moselle en 1939-45

  

CHRONIQUES DE LA  2ème GM

   

dans la vallée

de l'Orne

 

 

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  Le 10 mai 1940, la vallée est bombardée

Après neuf mois de "drôle de guerre" les Allemands attaquent. Le 10 mai 1940, la Vallée subit son premier bombardement

 

Le bombardement du bureaux des hauts-fourneaux a eu lieu le 10 mai 1940 à 4h.45

 

 

 Voilà neuf mois que Français et Allemands restent face en face dans leurs lignes Maginot ou Siegfried. Quelques coups de mains et un pseudo-attentisme. car, pendant ces neuf mois, l’Allemagne a envahi le Danemark et la Norvège et a préparé son offensive vers l'Ouest. L'État-major français n'a rien senti venir.
Avec cette ligne Maginot, ils ne passeront pas. Le 10 mai 1940, les commissariats de Rombas, Amnéville et Hagondange reçoivent encore une note du Ministère de la guerre autorisant le Centre d'entraide pour les soldats et travailleurs d'Outremer dans la Métropole à organiser une journée nationale comportant appel à la générosité sur la voie publique pour le 30 juin. Elle ne pourra pas se faire.
Ce 10 mai, vers 10 h, au retour de l'inauguration de la voie ferrée de 60 cm qui relie le dépôt de munitions du bois de Saint-Hubert au dépôt de Sainte-Agathe à Woippy, le personnel de conduite annonce aux hommes l'attaque allemande. Les divisions blindées du général Guderian sont lancées à travers les Ardennes. Là, pas de fortification. Impossible de passer, pensait-on. Et pourtant les voilà ! Comme en 1914, les Allemands envahissent le Bénélux. .

Le préfet Bourrat se rend immédiatement à Thionville. Lorsqu'il passe à Richemont, il reste stupéfait "Dans le pré qui bordait la route ", raconte-il dans ses Mémoires, " les soldats français jouaient au football. Nous nous regardions, le lieutenant chargé de l'information et moi, abasourdis et je disais à mon compagnon de route : C'est à croire que la nouvelle est fausse. Si nous nous étions trompés ?"

 

 

10 mai 1940 : les bombes tombent rue Clédebée, à Moyeuvre

 

Premières bombes

Ils ne se sont pas trompés. L'invasion est bien réelle. De 3 h 45 à 6 h 15, la vallée de l'Orne est survolée par deux groupes d'une douzaine d'avions. Une batterie située à Silvange tire sans atteindre sa cible. Les avions lâchent quinze bombes sur deux kilomètres allant de la rue Clédebèe à Moyeuvre-Grande jusqu'à Moyeuvre-Petite. La plupart des bombes tombent dans les bois et les jardins mais la façade de deux maisons de la rue Clédebée et une conduite d'eau sont endommagées.

La famille Moget doit être relogée. Deux ouvriers de Moyeuvre-Petite sont touchés : Ernest Ancel, 55 ans, meurt à l'hôpital et Charles Lentz, 63 ans, est blessé au bras droit. A Rombas, l’usine est également touchée. On y dénombre trente-sept blessés légers, treize graves et six morts : Louis Goy, Mohammed Belaid, Jean Duca, Miczuslaw Jasniewicz, Arthur Danelutti et Pierre Ferlucci.

Le capitaine Temple, cantonné à Amnéville, relève encore des bombes non éclatées au cimetière et sur la voie ferrée au passage à niveau de Mondelange.

Au dépôt de munitions de Richemont, on dénombre un tué et deux blessés graves dont un amputé des deux jambes. La "drôle de guerre" est bien terminée.

La vallée voit affluer de nouveaux réfugiés.

 

 

L'hiver 1939-40, devant la ferme Mutelet-Mompeurt, de Gandrange

 

L'arrivée de nouveaux réfugiés dans la Vallée

L'offensive allemande pousse à nouveau les populations civiles sur les routes. Les Centres de recueil de Moyeuvre-Grande et de Gandrange sont mis en alerte.

 

 

L'attaque allemande provoque immédiatement la mobilisation du Centre de recueil de Moyeuvre-Grande qui attend l'évacuation de la deuxième tranche de population située à l'arrière de la Ligne Maginot. Dès le 10 mai, Les Ecos doivent fournir l'approvisionnement nécessaire. La direction peut indiquer aux autorités préfectorales que " le Centre a de la farine et de la paille et dispose d'une avance de 30 000 francs ".

Un plan établi avant-guerre prévoit l'arrivée d'habitants de Thionville, Basse-Yutz et de huit communes de l'arrondissement de Thionville. En tout, plus de 20 000 personnes, la moitié de Thionville, sont attendues et doivent être logées dans les communes de Vitry-sur-Orne, Clouange, Rosselange et Moyeuvre. Le 12 mai, à 10 h, le Centre de Moyeuvre accueille cinquante réfugiés du nord du département.

 

Les Allemands attaquent du côté de Sierck-les-Bains. Paniqués, ils sont partis sans ordre, emmenant sur des charrettes tout ce qu'ils pouvaient.

Les scènes de septembre 1939 se renouvellent. A 17 h, toujours de leur propre initiative, Basse-Ham et Elzange évacuent sur Moyeuvre-Grande. Par contre, les 19 et 20 mai, Thionville et Basse-Yutz évitent Moyeuvre-Grande et vont directement à Metz où elles sont logées dans différentes casernes. Le 19, six cents bovins laissés à Rombas par les évacués sont dirigés sur Amanvillers et son abattoir militaire.

Le 21 mai, le Centre de Moyeuvre-Grande voit arriver deux mille cent quatre réfugiés, bien moins que les prévisions élaborées. Les Mosellans quittent le plus rapidement possible par leurs propres moyens le département situé en première ligne. Le 26, alors que les Allemands cernent les troupes alliées du côté de Dunkerque, tous les évacués réfugiés dans la Vallée partent vers le Centre de la France par la gare de Rombas. Deux trains sont formés.

Le sous-préfet souligne que " le moral des évacués est bon, même excellent. En effet, il n'y a eu aucune critique en ce qui concerne l'hébergement et la nourriture... Un grand nombre de réfugiés a été logé chez l'habitant ".

Par contre, la direction des usines de Rombas se plaint de réfugiés d'Audun-le-Tiche. " L'usine de Rombas a reçu deux cent trente-et-une personnes en provenance de la Société des terres rouges. Les chefs de famille ont refusé de travailler et la Société de Rombas a dû assumer la charge complète de nourriture et d'entretiens de ce personnel du 12 au 30 mai ".

 

C'est l'heure de l'arrivée d'une vague de nouveaux réfugiés en 1940. L'exode pour d'autres

 

Réfugiés luxembourgeois

 

Dés le 24 février 1940, un Centre de recueil spécialisé dans l'accueil de Belges et Luxembourgeois est envisagé avec direction à Gandrange et répartition dans les communes de Gandrange, Richemont, Boussange, Amnéville et Rombas. Ce Centre reste sous l'autorité militaire.

Le 15 mai, les premiers réfugiés de Luxembourg-Ville et de la région d'Ellange, Erpeldange, Frisange, Dalheim arrivent dans ce Centre, fuyant les Allemands qui sont entrés au Luxembourg cinq jours auparavant.

Le 22 mai, les réfugiés sont dirigés par train au départ de la gare d'Amnéville-Gandrange vers la Côte d'Or et la Saône-et-Loire. Soixante-huit Luxembourgeois hospitalisés sont encore embarqués en gare de Metz. " Le moral de ces étrangers a été excellent ", note le sous-préfet. " Au départ du train, unanimement les huit cent quarante-deux réfugiés luxembourgeois poussaient des chaleureux Vive la France !, Vive la Lorraine !, Vive la commune de Gandrange

 

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